Comprendre pour mieux intervenir
Certains facteurs peuvent s’accumuler et mener à une perturbation temporaire mais significative
de la qualité de sommeil de l’enfant :
- Perturbation de l’horloge biologique :Le corps suit un rythme circadien naturel, et le changement d’heure désynchronise cette horloge interne. Cela peut empêcher l’enfant de se sentir fatigué à l’heure habituelle du coucher.
- Difficulté d’endormissement : Avec le décalage horaire, les enfants peuvent ne pas se sentir prêts à dormir à l’heure normale, prolongeant leur période d’endormissement et perturbant leur routine de sommeil.
- Réveil plus tôt ou plus tard : Le changement d’heure peut aussi influencer l’heure du réveil. Lorsqu’on passe à l’heure d’hiver, les enfants peuvent avoir tendance à se réveiller plus tard.
- Moins d’exposition à la lumière du jour : En hiver, les jours sont plus courts, et le passage à l’heure d’hiver réduit l’exposition à la lumière du matin. Moins de lumière peut affecter la production de mélatonine, perturbant davantage le rythme de sommeil.
- Stress et irritabilité : Un sommeil de moindre qualité ou un manque de sommeil peut rendre les enfants plus irritables, anxieux ou stressés, rendant l’endormissement encore plus difficile.
- Fatigue accrue en journée :Un décalage dans le sommeil peut provoquer de la fatigue au cours de la journée, impactant la concentration et les activités scolaires et rendant le sommeil de qualité plus difficile à atteindre la nuit suivante.
- Réduction du sommeil profond : Le changement d’heure peut limiter les phases de sommeil profond, qui sont essentielles pour le développement, la mémoire et la récupération des enfants.
- Impact sur les repas et les habitudes :Le décalage de l’heure de repas influence aussi le sommeil, car le corps s’habitue à manger à une certaine heure. Cela peut provoquer des inconforts digestifs et une agitation à l’heure de dormir.
- Augmentation des cauchemars : Les changements dans le cycle de sommeil peuvent augmenter les chances de cauchemars ou de terreurs nocturnes chez certains enfants, entraînant des réveils nocturnes et une diminution de la qualité du sommeil.
- Temps d’adaptation prolongé : Les enfants peuvent avoir besoin de plusieurs jours, voire de semaines, pour s’adapter à un nouvel horaire, ce qui prolonge les effets négatifs du changement d’heure sur leur sommeil.
Quelques solutions :
- Avancer progressivement l’heure du coucher : Quelques jours avant le changement d’heure, commencez à avancer l’heure du coucher de 10 à 15 minutes chaque soir. Cela aide à ajuster progressivement le rythme biologique de l’enfant.
- Maintenir une routine du coucher : Conservez une routine calme et cohérente, comme une histoire, un bain ou des chansons apaisantes. Cela signale au corps qu’il est temps de se détendre et aide à marquer la transition vers le sommeil.
- Limiter les siestes tardives : Pour éviter que l’enfant ne se couche trop tard, assurez-vous que les siestes sont bien placées dans la journée, en terminant tôt l’après-midi, ce qui facilite un coucher à l’heure souhaitée.
- Passer du temps à l’extérieur : L’exposition à la lumière naturelle en début de journée aide à régler l’horloge biologique de l’enfant. Le matin, passez du temps à l’extérieur si possible, même pour quelques minutes.
- Éviter les écrans le soir : La lumière bleue des écrans interfère avec la production de mélatonine. Limitez l’utilisation d’écrans au moins une heure avant le coucher pour favoriser l’endormissement.
- Adapter les repas : Comme pour le sommeil, avancez légèrement les heures de repas quelques jours avant le changement d’heure pour habituer l’organisme à ce nouvel horaire.
- Rester patient : Certains enfants mettront plus de temps que d’autres à s’adapter. Restez calme et rassurant s’ils prennent un peu de temps à s’endormir ou s’ils se réveillent plus tôt que d’habitude.
- Assurer un environnement calme et sombre : Une pièce sombre favorise le sommeil. Utilisez des rideaux occultants si la chambre est trop lumineuse le matin ou en fin d’après-midi.
- Allonger progressivement les activités du soir : En prolongeant légèrement les activités du soir (sans excitation excessive), l’enfant pourra se sentir naturellement prêt à dormir au moment où vous souhaitez le coucher.
10. Éviter la surstimulation avant le coucher : Choisissez des activités calmes et apaisantes en fin de journée. Cela permet à l’enfant de se détendre et d’être prêt à dormir sans agitation.
Avec ces ajustements, le corps de l’enfant aura moins de difficulté à s’adapter au changement d’heure, ce qui rendra la transition plus douce pour lui… et pour vous aussi !
Émilie LeBlanc, N.D., S.E.S.
Somnopédagogue™de l’enfance 0-12 ans