Le bleu qui berce le sommeil des tout-petits
À l’occasion de la Journée de la Gaspésie, célébrée sous la thématique du bleu, j’ai eu envie de vous inviter à voguer… sur la vague du sommeil. Car le sommeil, tout comme la mer, suit des rythmes naturels, doux et puissants à la fois. Et le bleu , cette couleur omniprésente entre ciel et mer, peut devenir un véritable allié du repos chez les enfants, si on apprend à en reconnaître les nuances.
En tant que somnopédagogue™ inspirée par les fondements de l’Institut SOMNA, je vous propose aujourd’hui de naviguer ensemble entre ciel, mer et rythmes biologiques.
Et si le bleu devenait un guide naturel vers un sommeil plus serein ?
Voici quatre clés pour en faire un allié précieux du quotidien, que ce soit à la maison ou en service de garde.
Suivre la vague du sommeil
Le sommeil n’est pas un interrupteur, il suit une oscillation naturelle. Il ne se commande pas, il se reçoit… comme une vague. Il monte, descend, revient. Ces rythmes naturels, appelés cycles de sommeil, doivent être respectés pour favoriser l’endormissement.
Imaginez que le corps d’un enfant est une petite embarcation. Pour qu’il puisse voguer doucement vers le sommeil, il a besoin de stabilité : des repères constants, une ambiance sécure et une routine bienveillante. Chaque soir, chaque sieste, on aide l’enfant à se placer dans le bon courant. L’approche SOMNA propose de respecter cette vague biologique plutôt que de chercher à la contrôler. Cela commence par l’observation fine : chaque enfant a son propre rythme, ses signaux, ses besoins.
En observant les signes de somnolence (regard fuyant, mouvements ralentis, frottement des yeux), on évite d’attendre que la mer devienne agitée… car un enfant trop fatigué, comme une mer trop remuée, devient difficile à calmer.
Imaginez le corps de l’enfant comme un bateau sur la mer :
- Une mer calme favorise l’embarquement (routines prévisibles, environnement stable).
- Une mer agitée (surstimulation, fatigue excessive) rend le sommeil difficile d’accès.
À retenir : Observer les signaux de somnolence (ralentissement moteur, besoin de proximité, regard dans le vide) permet de « prendre la vague » au bon moment, plutôt que de lutter contre le courant.
La lumière bleue : amie du jour, ennemie de la nuit
La lumière bleue, celle que l’on retrouve dans les écrans (tablettes, téléphones, téléviseurs), est stimulante. Elle bloque la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. C’est parfait pour rester éveillé… mais problématique quand vient le temps de dormir.
Pour aider les enfants à retrouver leur rythme biologique, on peut apprendre à tamiser le bleu en soirée.
Voici quelques astuces :
- Éteindre les écrans au moins 1h avant le coucher
- Favoriser des activités calmes comme la lecture, les jeux de table, les histoires douces
- Utiliser une lumière chaude ou ambrée dans la chambre
- Remplacer les vidéos par une ambiance sonore douce (bruits de vagues, musique apaisante)
En Gaspésie, on n’a qu’à lever les yeux pour voir que la nature fait les choses en douceur : le bleu du ciel qui s’assombrit graduellement annonce le repos pour tous les êtres vivants. Inspirons-nous-en.
Le bleu apaisant
Le bleu n’est pas que technologique. Il peut aussi être thérapeutique. C’est une couleur souvent associée à la paix, à la détente et au calme intérieur, exactement ce qu’on recherche à l’heure du dodo. Le bleu peut être utilisé comme outil sensoriel apaisant. Il évoque la mer tranquille, le ciel infini… et dans l’imaginaire des enfants, il devient un repère rassurant. L’environnement visuel a un impact direct sur le système nerveux autonome, en particulier le soir.
Dans une approche inspirée de SOMNA, on cherche à créer un écosystème favorable au repos, en tenant compte des stimuli visuels, auditifs, tactiles, olfactifs.
Avant de dormir, on peut aider l’enfant à créer sa propre mer intérieure calme :
- Choisir des couleurs douces dans la chambre (bleu pâle, beige, pêche, vert feuillu)
- Installer des objets réconfortants : peluche préférée, doudou, coussin doux
- Baisser l’intensité lumineuse
- Proposer une visualisation guidée (imaginer qu’on flotte sur l’eau, bercé par les vagues)
L’ambiance visuelle a un impact puissant sur le système nerveux de l’enfant. Un environnement trop lumineux, trop contrasté ou trop bruyant peut freiner l’endormissement. Par contre, un environnement doux, prévisible et enveloppant l’invite à se déposer.
Le cycle circadien et la lumière naturelle
Le rythme veille-sommeil de l’enfant, aussi appelé cycle circadien, est régulé par la lumière naturelle. C’est pourquoi passer du temps à l’extérieur, particulièrement le matin, est un excellent moyen de favoriser un bon endormissement.
En Gaspésie, la nature nous enseigne la sagesse du rythme :
Le soleil qui se lève, c’est le signal pour activer le corps et l’esprit.
Le coucher du soleil, c’est le moment de ralentir et de se préparer au repos.
Encourager les activités extérieures dès le matin en service de garde, ou à la maison, aide les enfants à synchroniser leur horloge interne. Cela augmente leur énergie le jour… et leur capacité à dormir la nuit.
Le jour prépare la nuit…
Le sommeil des enfants ne se limite pas au moment où l’on ferme les yeux. Il se prépare, il s’apprivoise, il se respecte. S’inspirer du bleu de la mer et du ciel de la Gaspésie, c’est aussi revenir à l’essentiel : respecter le corps, la lumière, le silence, les rythmes. L’approche naturelle du sommeil proposée par SOMNA nous rappelle que le sommeil ne s’enseigne pas, il s’accompagne.
Et parfois, il suffit de regarder le bleu du ciel, le bleu de la mer ou le bleu du calme pour se rappeler que la nature est notre meilleure alliée.
Alors aujourd’hui, en Gaspésie ou ailleurs, profitons de cette belle journée thématique pour réconcilier le bleu et le dodo, et offrir à nos enfants un sommeil apaisé… comme une mer tranquille.
Parce que derrière chaque dodo réussi, il y a une mer calme, une lumière douce… et un adulte attentif qui tient la barre.
Émilie LeBlanc, somnopédagogue™ de l’enfance 0-12 ans