Du 26 mai au 1er juin, nous célébrons la richesse et l’impact des services de garde éducatifs à l’enfance du Québec. Cette année, le thème « S’enraciner pour mieux grandir » nous invite à réfléchir à ce qui nourrit profondément le développement des enfants, à ce qui leur offre stabilité, sécurité, et confiance pour mieux s’épanouir.
Et si, parmi les racines essentielles de cette croissance, on reconnaissait mieux le rôle fondamental du sommeil ?
Le sommeil, une racine silencieuse mais puissante
Le sommeil est souvent perçu comme une pause, un moment d’arrêt. Pourtant, c’est tout le contraire : c’est un temps actif de construction intérieure. C’est durant le sommeil que l’enfant consolide ses apprentissages, régule ses émotions, et recharge ses batteries pour mieux explorer, interagir et apprendre.
Dans un service de garde éducatif, chaque journée s’organise autour d’un équilibre subtil entre mouvement et repos. Et cet équilibre, pour porter fruit, s’appuie sur les racines solides que sont les interventions éducatives bienveillantes et réfléchies.
Les éducatrices : jardinières du repos
Comme éducatrice pendant 20 ans dans un CPE, j’ai vu combien le sommeil en collectivité est un défi d’équipe, mais aussi une opportunité précieuse. Il ne suffit pas de dire « il est l’heure de dormir » pour qu’un enfant s’abandonne au repos. Il faut observer, s’ajuster, accompagner, sécuriser.
C’est ici que le savoir-être et le savoir-faire du personnel éducateur prennent toute leur valeur. Grâce à leurs interventions adaptées, leur constance et leur douceur, les éducatrices enracinent chez l’enfant un sentiment de sécurité affective, indispensable pour que le sommeil vienne naturellement.
Ce travail, souvent invisible, a un impact immense sur la qualité de vie des enfants… et sur leur croissance intérieure.
Une coparentalité bienveillante avec les familles
Les CPE et garderies sont des branches précieuses du réseau familial, qui soutiennent les parents dans leur quotidien. Lorsque le personnel prend le temps de discuter du sommeil, de poser des questions, d’écouter les défis vécus à la maison, il tisse une alliance forte entre les deux milieux de vie de l’enfant.
En tant que somnopédagogue™, je vois à quel point ces ponts sont nécessaires. Le sommeil de l’enfant, c’est l’affaire de toute une communauté éducative. Et quand on s’y attarde ensemble, les bienfaits sont durables, enracinés, et porteurs.
S’enraciner ensemble pour mieux faire pousser les enfants
Le thème de cette semaine nous rappelle que les services éducatifs, ce sont plus que des lieux de garde. Ce sont des espaces de vie, de croissance et de coéducation. Et pour que les enfants puissent déployer leurs ailes, ils ont besoin de racines profondes, stables et nourrissantes.
En prenant soin du sommeil de l’enfant au quotidien, on arrose une racine essentielle de son bien-être. On prépare un terrain fertile pour l’apprentissage, les liens sociaux, l’estime de soi, la régulation des émotions… et bien plus encore.
Un immense merci au personnel de garde
En cette Semaine québécoise des SGEE, je tiens à exprimer toute ma reconnaissance aux éducatrices, éducateurs, responsables, cuisinières, directrices, et toutes les personnes qui gravitent autour des tout-petits. Vous êtes les racines solides de leur avenir. Et chaque mot doux, chaque geste de réconfort, chaque routine de dodo bien orchestrée participe à leur croissance intérieure. Merci de semer, jour après jour, des graines de repos, de sécurité et de bienveillance.
Par Émilie LeBlanc, somnopédagogue™ de l’enfance 0-12 ans, spécialiste du sommeil en collectivité.
